La physionomie de ce Vendée Globe – avec deux groupes qui naviguent en contact rapproché – a une double conséquence : elle rend la course passionnante à suivre pour nous autres terriens, bien au chaud derrière nos ordinateurs, et elle rend la lutte d’une intensité extraordinaire, impitoyable et épuisante pour les marins, en contact permanent avec leurs adversaires directs.
Dominique est au cœur de régates « au contact » depuis le départ, il y a 70 jours ( !) et il n’a pas eu un seul instant de répit. Il navigue en ce moment dans une situation stratégique particulièrement intense, au cœur d’un groupe de cinq marins.
Contacté par téléphone, il précise : « Je ne vais pas dire sur quel bord je navigue, je préfère garder ça pour moi en ce moment; vous le découvrirez au prochain pointage. La mer est toujours assez courte, et hachée, et ça tape toujours fort, bien que moins qu’hier. J’ai pu bien récupérer cette nuit, et reprendre des forces. La température est nettement remontée, et c’est une vraie étuve à l’intérieur du Mirabaud. Le voilier est totalement matossé, et il navigue au maximum de son potentiel. Lorsque je déciderai de virer de bord, il faudra déplacer 500 kilos de matériel d’un bord sur l’autre. Pas de problème : on commence à avoir l’habitude… »