Téléphone de Dominique vendredi matin : « J’ai vécu une nuit compliquée, avec des grains très violents et soudains, qui soufflaient d’un seul coup à 45 nœuds. C’est très difficile à gérer, car on se retrouve sous-toilé entre les grains et complètement surtoilé pendant les surventes.
J’essaie d’observer au maximum, afin de bien anticiper, mais de nuit on ne les voit pas tous venir, même sur le radar. Alors quand tout d’un coup on se fait attraper par un grain, on adopte un cap très abattu et on serre les fesses ; c’est tout ce qu’on peut faire. Le bateau enfourne violemment, on n’est pas loin de la sortie de piste ; c’est très violent.
J’ai pas mal de difficultés à franchir la porte ; Mike visiblement aussi, je lui ai repris pas mal de terrain ces dernières heures. Le problème vient de l’angle, qui est très ouvert ; on est presque au vent arrière. Ensuite, peu après la porte, on va subir une dépression violente avant le Cap Horn. Puis le Cap lui-même s’annonce très complexe, même si c’est encore un peu tôt pour avoir ne prévision fiable. »
Photo : Dominique montre l’état de sa soute avant, avec son gennaker de 300 m2 en tas, entortillé, mouillé… Un beau puzzle à défaire dès que possible.