Dominique Wavre: “Nous avons passé la nuit au moteur pour nous éloigner du centre de la dépression. Nous attendons le passage de la dépression et nous verrons ensuite si nous pouvons monter un gréement de fortune avec la bôme et mettre le tourmentin dessus.
Nous sommes à plus de 700 milles des côtes et nous n’avons pas beaucoup de gasoil. Nous allons essayer de rallier un port, mais nous ne savons pas encore lequel ? Nous sommes en contact avec Marcel Van Triest, le météorologue de la course, et notre équipe à terre pour la suite et l’évolution des conditions météo.
Quand cela s’est passé, nous avions la mer de face, le bateau avançait à 10 nœuds et cognait très violemment, on a entendu un crac. Nous avons vu que la barre de flèche à bâbord – 3è étages de barres de flèches – s’était cassée. Tout est allé très vite, nous n’avons rien pu faire, la partie supérieure du mât est tombée, environ à sept mètres du sommet du mât.
Nous nous sommes bagarrés un bon bout de temps pour essayer de sauver le morceau de mât qui restait et couper les voiles pour désolidariser les deux parties.
La tête de mât a tapé dans les barres de flèches inférieures, le mât a commencé à bouger dans tous les sens, et on a donc coupé les haubans. Il y a eu 2 à 3 heures où nous nous sommes bagarrés pour que le pont soit net. Il n’est pas endommagé, le bateau est étanche et donc a priori, nous devrions faire le bouchon dans les prochaines heures jusqu’au passage de la dépression.
Nous ne savons pas encore comment va fonctionner le gréement de fortune et donc il est difficile d’avoir une estimation sur le temps pour rejoindre un port argentin. Ça risque d’être très long…
C’est préoccupant, car nous n’avons pas beaucoup de gasoil et il faudra peut-être envisager un remorquage.
Michèle va de mieux en mieux, elle a récupéré des forces. Nous avons tout arrimé à l’intérieur et nous allons nous mettre dans nos bannettes pour attendre que le coup de vent passe.”