Le Mirabaud pourrait difficilement être plus isolé qu’il ne l’est en ce moment. « Nous sommes au milieu de nulle part ; c’est assez impressionnant », confirme Dominique Wavre. « Mais nous avons l’habitude ; c’est le lot des marins. Nous venons de passer à quelques milles d’un iceberg. Nous avons vu sur nos instruments que la température de l’eau chutait. Puis elle est remontée : nous nous en éloignons déjà… »
Le cyclone Atu n’est plus qu’un souvenir et Dominique et Michèle naviguent dans des conditions modérées compte tenu de leur position géographique. « Le vent souffle à environ 15 noeuds, du nord-ouest, et le voilier navigue au reaching, à bonne allure mais sans forcer. C’est tranquille », commente même Dominique. « On voit les étoiles, ce qui fait beaucoup de bien car ça fait un moment qu’on ne les a plus vues. J’espère qu’il y aura du soleil demain. »
Le Mirabaud se rapproche par ailleurs d’un anticyclone et les voiliers de devant seront les premiers à ralentir en l’atteignant. « Il va y avoir un effet d’accordéon ces prochaines heures, et nous allons reprendre des milles à Neutrogena et Renault », confirme Dom. « Mais je dois reconnaître que c’est un peu une procession. La prochaine porte de parcours se situe à une soixantaine de milles. Et après l’avoir franchie nous mettrons le cap sur la suivante ; il n’y a quasiment pas d’options à ce stade. Par contre il y aura peut-être des coups à jouer à l’approche du Cap Horn. »