Le Mirabaud longe en ce moment la « barrière australienne », c’est-à-dire la porte anti glaces située au sud du continent. Et ils y rencontrent une nouvelle fois des conditions défavorables. Force est de constater, en observant les cartes et les fichiers météo qu’une certaine malchance poursuit Dominique et Michèle. Cette dernière confirme : « Nous naviguons plein vent arrière, par 16 nœuds de vent, à environ 9 nœuds de moyenne. Si nous partons au nord nous allons nous engluer dans un anticyclone. Et nous n’avons pas le droit de partir au sud. C’est vraiment frustrant. »
Heureusement, le moral à bord du Mirabaud demeure bon grâce à la force d’esprit des deux co-skippers. Mais un certain agacement se fait néanmoins sentir. « Renault ZE, qui est passé avant nous, bénéficiait d’un angle beaucoup plus favorable. Il en va de même pour notre poursuivant direct Neutrogena, qui va en plus bénéficier prochainement d’une dépression. Quant à nous, nous n’avons aucune option ; en ce moment, nous subissons. »
Les co-skippers du Mirabaud profitent des conditions clémentes pour soigner leur physique. « Je me suis lavé les cheveux et la tête », raconte Michèle. « J’en avais bien besoin, j’avais une boule sur la tête… Par contre on aimerait bien écouter plus de musique mais les vibrations du safran rendent ça difficile. Sur le pont, nous devons hurler pour nous entendre et on vibre jusque dans nos tripes. On ne peut hélas rien y faire. »
Les 200 prochains milles s’annoncent difficiles, avec un vent arrière relativement léger. Puis la situation devrait s’améliorer, permettant à Dominique et Michèle d’aborder la mer de Tasmanie dans des conditions meilleures. Mais la route est encore longue et les prévisions aléatoires.