Dominique navigue toujours dans des conditions anticycloniques plutôt légères, mais son positionnement lui convient parfaitement : il sera le premier à toucher le flux de nord, d’ici demain matin, et à mettre le cap en route directe sur les Sables d’Olonne. « Pour l’instant, je navigue face à une forte houle venue du nord, mais le vent ne parvient pas encore jusqu’ici. Il faut donc beaucoup barrer, et régler les voiles et l’inclinaison de la quille en permanence car le vent oscille beaucoup. Je suis en bonne forme, mais assez fatigué. Dès que j’ai un coup de pompe je me couche pour une dizaine de minutes, puis je repars à la manœuvre. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’ai dormi deux heures d’affilée, mais ça fait quelques semaines…
A priori, le vent du nord devrait s’établir progressivement, et je pense qu’il faudra encore virer de bord 2-3 fois avant d’être dans un flux stabilisé. Puis il y aura le dernier changement d’amure de ce Vendée Globe, lorsque je mettrai le cap sur les Sables en route directe. Les manœuvres ne seront pas terminées pour autant : je m’attends à 40 nœuds de vent dans le Golfe de Gascogne ; il faudra donc prendre un ris, puis deux, puis peut-être trois, et diminuer la taille des voiles d’avant. N’empêche que c’est lorsque j’aurai viré de bord pour la dernière fois que je commencerai à me dire sérieusement que ce Vendée Globe touche à sa fin. C’est là que ça deviendra vraiment concret. »