Contacté par téléphone, Dominique raconte : « Tout va bien ; encore une journée de navigation avant le Cap Horn, dans des conditions assez irrégulières. Le vent passe brutalement de 10 à 25 nœuds, puis baisse à nouveau : il faut rester très attentif.
J’ai passé deux heures dans ma soute, à essayer de défaire les nœuds de mon gennaker, mais ça n’a servi quasiment à rien ; il est tellement entortillé que je n’ai quasiment pas progressé. C’est dommage, car c’est la voile dont j’aurais besoin en ce moment. Mais je n’ai pas d’autre choix que d’attendre un calme plat pour l’envoyer, défaire tous les nœuds et voire s’il y a aussi de la couture à faire.
Je vais approcher le Horn par le sud, et je risque de le passer de nuit. Il faudra que je me méfie, car il y a beaucoup de growlers éparpillés dans la région, contre lesquels on ne peut pas faire grand-chose, surtout de nuit.
Je me réjouis vraiment de franchir le Cap Horn et de laisser le grand sud derrière, le froid, la glace, l’humidité… Je repense aux marins qui venaient ici autrefois, avec les mains gelées, sans technologie… ça devait être extrêmement angoissant et difficile. Cette région est un véritable cimetière à bateaux, et on ne peut pas l’ignorer en naviguant ici. C’est un lieu très chargé… »