Message de Michèle, reçu le 11 mars :
« Difficile de jauger de mes capacités, mais aujourd’hui je me sens prête à affronter quelques sollicitations physiques sans m’écrouler comme une loque en fond de cockpit ! C’est donc avec l’autorisation de mon infirmier personnel, et de moi-même, que je me lance dans la manœuvre, avec pour devise, « ça doit passer mais pas casser ! »
Parce qu’il faut savoir s’enrichir de chaque expérience, je dirais que j’ai beaucoup appris sur moi et mon co-skipper pendant ces jours et ces nuits de récupération au fond de la bannette où le temps m’a semblé une éternité. J’ai pu décerner à Dom son diplôme de chef infirmier pendant que moi j’obtenais le grade de malade en chef. Pas facile d’abandonner pour un temps la course alors qu’elle continue, sans vraiment continuer… pas facile non plus de mener un combat avec et contre moi, l’objet peut-être d’une longue réflexion en tête en tête avec moi-même pour mes prochaines vacances !
Quoi qu’il en soit, cette nuit je me sens bel et bien de retour à bord, et même si c’est avec de multiples précautions, j’ai pu remettre le nez dehors et me glisser de nouveau à ma place, heureusement laissée vacante ! Je me sens mieux, sur le bon cap, et vais essayer de continuer sur cette bonne voie, tout faire pour revivre une belle arrivée à Barcelone.
Les Malouines sont à présent derrière nous, une bonne dose de Nord dans notre Est ça fait du bien ! Après tout ce temps passé à voir le soleil se lever devant notre étrave, nous le voyons enfin se lever sur notre tribord. L’envie de soleil se fait de plus en plus pressante à bord, dans tous les sens du terme ! L’humidité a envahi le bateau, et malgré le froid intense, les moisissures se sont invitées à bord.
Même si je ne peux m’empêcher de penser en voyant ça, à celles que l’on retrouve sur nos si bons fromages, les plaques de moisissures que l’on trouve à bord n’ont rien d’appétissantes elles ! Elles s’immiscent partout, jusque sur mon ciré que malgré ça j’ai enfilé avec beaucoup de plaisir aujourd’hui.
Quant au tableau arrière du bateau, il s’est couvert lui d’algues vertes…
Neutrogena n’est pas très loin devant, le duo s’est pendant mon « absence », transformé en trio, puisque Estrella Damm qui a été abandonné par son copain rouge, nous a rejoints. Les bateaux commencent à encaisser le poids des milles parcourus et désormais on le sait tous, il faut intégrer ce paramètre au manuel d’utilisation.
Pour en terminer avec ce billet du jour qui se lève, j’ai besoin de dire merci à notre sponsor et à tous ceux qui nous ont adressés au travers des sites internet, mails et Facebook, ces nombreux messages de soutien. Je les ai tous lus du fond de ma bannette, et tel un vampire qui se régale de millions de globules rouges, j’y ai puisé beaucoup d’énergie.
MERCI !!!!