Le franchissement du détroit de Cook a resserré la flotte et généré une forme de nouveau départ. Ainsi, à l’exception des deux leaders – échappés à plus de 1000 milles – les poursuivants se battent dans un mouchoir de poche (de 600 milles tout de même). « Cela ne change pas grand-chose pour nous », raconte Dominique. Nous sommes de toute façon à fond avec les conditions du moment.»
Michèle Paret, elle, a bien récupéré de ses ennuis de santé recontrés lors de la traversée de l’océan Indien. « Une fois n’est pas coutume, je me retrouve devant le clavier sans ma lampe frontale puisqu’il fait jour », raconte-t-elle. « Peut-être est-ce le changement de longitude qui bouscule mes petites habitudes ! Nous avons franchi l’antiméridien, et son passage génère toujours de profondes réflexions et une petite désorganisation, contrôlée je vous rassure, dans la gestion de nos diverses horloges et calendriers du bord qu’il faut impérativement mettre à jour, sous peine d’être décalé avec le monde entier !
Dans ce cas si la fatigue s’en mêle, et que la logique de la situation n’apparait pas avec une extrême évidence, une seule solution : le recours au GPS ! Un petit contrôle juste histoire de vérifier que les polarités dans le cerveau ont bien été inversées et que désormais au lieu d’avoir 12 heures d’avance nous en comptons 12 de retard avec Barcelone.
La couleur de la carte postale de ce 25 février est à dominante gris clair. Dans un vent mollissant de Sud-Ouest, Mirabaud se repose. Le pilote le dirige sur un rail, et nous, nous dirigeons le pilote avec nos index. Vous l’aurez compris, cette situation n’est pas des plus stressantes, ni fatigantes, sauf peut-être pour nos pauvres index ! Elle nous permet de prendre un repos salutaire en ce milieu de parcours, et d’engranger des heures de sommeil sans coup férir, preuve que nos organismes en ont besoin.
Nous surveillons toujours le cyclone Atu, en descente vers le Sud. Mirabaud devrait s’en extirper en passant légèrement en avant de sa trajectoire, dans ce cas nous aurons des vents forts mais maniables. Par contre sur notre route se présente à nouveau une zone de hautes pressions… Nous espérons ne pas trop y ralentir, auquel cas nous devrions alors revoir nos plans… »
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