« Les deux bateaux dans le sud battent des records de vitesse. Nous, on bat des records de lenteur. » Contactés ce matin par téléphone satellite, Dominique Wavre et Michèle Paret sont déçus et frustrés. A quelques centaines de milles près, les conditions sont radicalement différentes. Ainsi, Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron viennent de battre le record du monde de vitesse en vingt-quatre heures tandis que les voiliers plus au nord sont complètement scotchés dans un anticyclone que les deux co-skippers qualifient de noms que nous ne répéterons pas ici.
« Il n’y a pas de regrets à avoir car nous n’avions pas vraiment d’options. Les autres voiliers autour de nous ont d’ailleurs les mêmes soucis. Si l’on prend du recul, on se dit que c’est à Gibraltar qu’il aurait fallu être un tout petit peu plus en avant pour bénéficier des mêmes conditions que Desjoyeaux et filer avec lui. Mais ça ne sert à rien de refaire le monde ; on a beaucoup de réglages à faire, le vent change sans arrêt et on demeure très concentrés. »
D’après Dominique, il faudra compter de 24 à 48 heures pour sortir de ce marasme. « C’est le grand loto », conclut le skipper. « On déteste ces conditions mais on doit vivre avec et en tirer le meilleur. »