« On vient de franchir un grain avec pas mal de vent ; on était les deux sur le pont à manœuvrer», raconte Dominique. « Ce matin, il y a eu un petit arrêt buffet mais là, on est repartis et j’ai l’impression qu’on laisse le Pot au Noir derrière pour de bon. »
Désormais à nouveau quatrième du classement intermédiaire, le Mirabaud avance à 11 nœuds, cap au sud. « Notre avarie de gennaker nous a contraints de nous décaler légèrement sur l’est par rapport à nos concurrents. C’est ennuyeux ; on préférerait faire plus de sud, voire même un peu d’ouest, mais on n’a pas le choix. Ce matin, on a passé trois heures à travailler sur cette voile. C’est un travail laborieux, qui avance très lentement et que l’on ne peut faire que lorsqu’il n’y a pas de vent. »
Prochaine étape, le franchissement de l’équateur, qui s’effectuera la nuit prochaine sans effusions particulières, puis le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène, beaucoup plus intéressant d’un point de vue stratégique que le reste de la descente de l’Atlantique et même crucial pour la suite de la course.
En résumé, soit les équipages diminuent la distance parcourue au risque de se trouver confronté à des vents légers et éventuellement même contraires, soit ils allongent leur route afin de bénéficier de puissants vents portants mais au prix d’une plus longue distance parcourue. Tout est affaire de compromis et chaque équipage aura sa réponse à cette question épineuse…
Pour l’instant, l’anticyclone de Sainte-Hélène semble se décaler vers l’Afrique du Sud et se scinder en deux cellules en plein milieu de la route optimale ; une situation complexe qui offre des opportunités mais qui présente aussi des risques…